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Afro Actualités | L'enquête : Flambée des prix alimentaires sur les marchés africains


Les acteurs du secteur vivrier souhaitent une transparence et une régulation juste des prix de transport lors d’acheminement de marchandises et des mesures efficaces pour lutter contre la corruption qui pullule à certains corridors. Ils veulent que leurs revendications soient entendues par les décideurs notamment un accompagnement des cultivateurs et entreprises du vivrier afin de produire en quantité suffisante pour éviter les pénuries de produits locaux sur nos marchés. Et les consommateurs quant à eux souhaiteraient que les prix soient mieux encadrés par le ministère du commerce qu’il s’engage fermement, à tenir la promesse de débusquer ceux qui pratiquent des hausses injustifiées en bout de chaîne sur les marchés, supermarchés et boutique de quartier.


Ces doléances sont le fruit de notre enquête d’une série de trois questions publiée dans un groupe panafricain, puis directement adressée aux consommateurs et à certains acteurs du secteur vivrier sur les réseaux sociaux questionnés comme suit:


  • Citez nous s’il vous plaît le pays dans lequel vous êtes puis 3 denrées qui ont augmenté.

  • Résumez en quoi cette augmentation affecte ou pas votre pouvoir d’achat.

  • Avez-vous des conseils avisés à porter aux décideurs et aux consommateurs pour régler cet enjeu ?


Entrons dans le vif du sujet dans un constat général le prix des denrées de première nécessité telles que l’huile, le lait, le riz, etc. a toujours augmenté comme expliquait un consommateur ivoirien Mr F.O « il y a eu la période avant covid 19 les prix augmentaient déjà, mais pendant la crise sanitaire les choses se sont compliquées le prix du kg de bœuf et du mouton fin juillet 2020 a bondi nous laissant dans une véritable consternation, nos salaires n’augmentent pas non plus, c’est compliqué pour nourrir nos familles, nous ne sommes pas tous nantis » Et à Mr H.N un autre consommateur de rajouter « cette situation est liée à l’augmentation du prix du carburant, de ce fait aussi le prix de la tomate, de l’oignon a augmenté cela me fait dépenser plus et affecte vraiment mon pouvoir d’achat » ces mots qui illustrent bien une fracture sociale creusée au fil des années. Et s’il y a une flambée sur toutes les lèvres de Dakar à Abidjan qui a été annoncée fin décembre c’est bien le prix l’huile raffinée jusqu’à atteindre 17% selon les marques du 1L au 25L. Il semblerait que la décision a été revue au niveau de la Côte d’Ivoire, cependant les consommateurs demeurent dans l’attente.


Dans notre quête un jeune acteur du secteur vivrier Burkinabé nous contait ses tracas aux corridors de certains pays de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) « durant mes convois l’on me demande de payer des frais supplémentaires en plus de ceux dont je me suis acquitté en douane ce qui est illégal, de plus les corridors se sont multipliés depuis l’urgence sanitaire, concluez vous-même, l’on se sent abusé, parfois seul c’est difficile »


Et il nous racontait aussi qu’une fois sa marchandise périssable (régime de bananes) était restée à un corridor toute une nuit puis arriva à destination presque dans un autre état.


Tous ces faits dommageables pousseraient selon lui plusieurs acteurs du secteur à compenser les pertes en augmentant les prix des marchandises. ‘‘Alors, à qui la faute ? ’’ nous demandait-il.


Mme A.N une mère de famille par un conseil avisé souhaitait que le prix du lait infantile ne connaisse pas de telles envolées car étant nécessaire il faille que les décisions soient prises pour le rendre plus accessible à tous.

Revenons donc au secteur de l’agriculture maraîcher, les saisons climatiques jouent un rôle très important en faveur ou en défaveur d’une récolte dans son témoignage une entreprise qui évolue dans le vivrier ivoirien, précisément la vente et livraison de divers produits vivriers (Vivriers Pour Tous) nous relatait ceci « Bien qu’ayant tendance à varier les haricots verts, l’oignon, la tomate coûtent chers cette année, en ce qui nous concerne l’une des raisons se situe au niveau du prix élevé des systèmes d’irrigation ou de goutte à goutte adaptés aux saisons pour garantir un bon rendement » Puis en complément la structure nous expliquait que la situation du covid 19 n’avait pas facilité l’approvisionnement et l’acheminement des produits du champ jusqu’au marché car le coût du transport avait doublé.


Nous avons fait le constat d’une prise de parole limitée au niveau des consommateurs, un acteur important du secteur agricole Docteur T.F nous confiait que cela était due à la situation politique actuelle dans certains états africains.


En dépit de tout nous sommes optimistes et espérons que notre enquête attisera l’espoir d’un lendemain meilleur.


Rédaction : Bénédicte MEDRID

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